Quelles sont les conséquences du tabagisme sur la santé ?

Le tabagisme est à l’origine de multiples maladies. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt de son tabagisme. Le seul moyen de se protéger est l’arrêt du tabac.

La cigarette, une « usine chimique »

La fumée de tabac est un aérosol, c’est-à-dire un mélange de gaz et de particules. Ce mélange se forme à une température pouvant atteindre 1000° à 1500°C. La cendre apparaît, tandis que la fumée se forme. C’est à ce moment que les 2500 composés chimiques contenus dans le tabac non brûlé passent à plus de 4000 substances dont beaucoup sont toxiques.
La fumée se refroidit très rapidement avant d’atteindre la bouche du fumeur. Sa composition n’est pas constante et sa nature varie en fonction du type de tabac, de son mode de séchage, des traitements appliqués, des additifs, etc. On y retrouve toujours la nicotine, les goudrons et les agents de saveur mais il en existe beaucoup d’autres, telles que des gaz toxiques (monoxyde de carbone, oxyde d’azote, acide cyanhydrique, ammoniac) et des métaux lourds (cadmium, plomb, chrome, mercure). La nicotine est la substance (un alcaloïde puissant) qui entraîne la dépendance. Celle-ci est très forte : elle apparaît dès les premières semaines d’exposition et pour une faible consommation de tabac.

L’affiche « Autopsie d'un meurtrier » - Ligue nationale contre le cancer (2004) décline les différentes substances toxiques que produit la fumée d'une cigarette.

Les cigarettes « légères » ne diminuent pas les risques

La fumée des cigarettes dites « light » ou “légères” est quasiment identique à celle des cigarettes classiques. L’effet « light » repose essentiellement sur la présence de micropores au niveau du filtre. Ces derniers permettent à l’air ambiant de diluer la fumée et de réduire la proportion de goudrons et de nicotine inhalée. L’efficacité de ces filtres est testée sur des machines qui « fument » à un rythme et une puissance constantes. Contrairement à la machine, le fumeur dépendant ne dispose ni de chronomètre ni d’appareil pour mesurer le volume des bouffées qu’il inspire. En revanche, il est inconsciemment à la recherche d’une dose précise de nicotine. Lorsqu’il passe à une cigarette « légère », il apprend très rapidement à prendre des bouffées plus grandes de fumée diluée, et la light se transforme en classique. Il ne reste que le goût plus « léger » (du fait de la dilution) et la fausse impression d’une diminution des risques… C’est pour cette raison qu’en septembre 2003, les appellations « light », « légères » ou « mild » ont été interdites.  

Le tabagisme est a l’origine de multiples maladies

Le tabagisme est une cause majeure de maladies, associée à un très fort impact sanitaire sur la santé des populations. C’est la première cause de mortalité évitable, avec environ 75 000 décès estimés en 2015, soit environ 13% des décès survenant en France métropolitaine. En moyenne, un fumeur régulier sur deux meurt des conséquences de son tabagisme.

  • Un cancer sur trois est dû au tabagisme. Le plus connu est le cancer du poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif.  Mais d’autres cancers sont également causés par le tabac : gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus. Le cancer de l’œsophage est plus fréquent en cas d’association du tabac et de l’alcool.
  • Le tabagisme actif peut également être à l’origine des maladies cardio-vasculaires : fumer est un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde. Les accidents vasculaires cérébraux, l’artérite des membres inférieurs, les anévrismes, l’hypertension artérielle sont également liés, en partie, à la fumée de tabac. L’atteinte vasculaire peut aussi provoquer des troubles de l’érection.
  • La BPCO (ou bronchopneumopathie chronique obstructive) est une maladie respiratoire chronique qui est essentiellement due au tabagisme. Cette maladie peut évoluer vers une insuffisance respiratoire chronique. A tout stade de la maladie, le tabagisme est un facteur aggravant la maladie. 
  • D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (Nez – gorge – oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.

Le tabagisme peut également entraîner

  • Une diminution des capacités sexuelles et de la fertilité 
  • Une altération de l’épiderme (rides, teint terne, doigts jaunis) car le tabac réduit l’oxygénation de la peau et rend celle-ci terne, moins souple ; ainsi rides et ridules apparaissent de manière précoce 
  • Des affections gingivales, la coloration des dents, l’haleine : le tabac jaunit les dents, provoque des risques de déchaussement et fragilise les gencives 
  • L’altération de la muqueuse buccale et nasale, des lèvres et de la langue, des papilles gustatives, des organes vocaux, des glandes salivaires 
  • Des carences en vitamines B et C 
  • Une altération des artères cérébrales (effets sur la mémoire, la vision, l’audition)
  • Des atteintes de l’œsophage, de l’estomac. 

Il n’existe pas de seuil au-dessous duquel fumer ne représente pas de risque. Par exemple, le risque d’être victime d’un cancer du poumon dépend du nombre de cigarettes que l’on fume chaque jour, mais également de l’ancienneté de son tabagisme. Le seul moyen efficace pour réduire ce risque est l’arrêt du tabac.

Fumer durant la grossesse comporte de multiples risques

Pour la grossesse elle-même :

  • Le tabac serait responsable d’environ 35 % des grossesses extra-utérines, c’est-à-dire que le fœtus ne s’implante pas au bon endroit
  • Le risque de faire une fausse couche au début de la grossesse est trois fois plus grand
  • Le tabac est une cause d’accouchement prématuré

Pour le développement du fœtus :

  • Plus on fume, plus la toxicité est importante pour le fœtus. Dans l’utérus, le fœtus reçoit de l’oxygène grâce au sang de sa mère. En revanche, quand elle fume, son sang se charge alors en monoxyde de carbone, gaz particulièrement dangereux. De plus, la nicotine empêche une bonne circulation du sang. Le bébé ne reçoit donc pas assez d’oxygène. D’autres substances chimiques contenues dans la fumée sont également toxiques pour le développement du fœtus, qui peut être retardé. C’est ce qu’on appelle un retard de croissance intra-utérin (petit poids de naissance, petite taille, petit périmètre crânien).
  • Le tabagisme passif subi par les femmes enceintes non fumeuses a des conséquences sur l’enfant à naître : les produits chimiques contenus dans la fumée du tabac respirée par la mère passent dans le sang de la mère et dans celui du fœtus
Enfin, fumer peut augmenter le délai nécessaire à la conception. Dès l’arrêt du tabac, tout peut redevenir normal.

Le tabagisme passif : un acte subi mais dangereux

Le tabagisme passif est le fait d’inhaler la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs (provenant de la fumée émise par la combustion de la cigarette ou celle recrachée par les fumeurs). Par extension, on parle aussi de tabagisme passif pour l’exposition du fœtus au tabagisme (actif ou passif) de la mère.

La fumée de tabac contient plus de 4 000 substances chimiques parmi lesquelles la nicotine, des irritants, des produits toxiques (monoxyde de carbone, goudrons) et plus de 50 cancérogènes.
Extrêmement nocive pour le fumeur la fumée l’est également pour le non-fumeur.

Le tabagisme passif, s’il est plus toxique dans un environnement fermé, l’est également dans un environnement ouvert, en particulier dans les lieux couverts (terrasse, auvents, etc.).

De nombreuses personnes concernées :

Le tabagisme passif peut concerner :

  • l’entourage du fumeur
  • les personnes qu’il croise dans son quotidien
  • mais également le fœtus dans le ventre de sa mère

On estime qu’en 2014, 15,5% des personnes âgées de 15 à 75 ans occupant un emploi étaient exposées à la fumée des autres à l’intérieur des locaux de leur lieu de travail. Au domicile, 28,2% des 15-75 ans déclaraient que quelqu’un fumait à l’intérieur du domicile. En dix ans, cette proportion est en baisse puisqu’elle était de 32,8% en 2005.

Parmi les jeunes de 17 ans, 24,0% déclaraient être exposés à la fumée de tabac à la maison et 62,9% devant leur établissement scolaire en 2017. 

Des risques avérés :

Le tabagisme passif aggrave des pathologies existantes et en crée de nouvelles. En France, on estime que plusieurs centaines de non-fumeurs meurent prématurément chaque année de maladies provoquées par le tabagisme passif. Ainsi, il est estimé que 1 100 adultes meurent du tabagisme passif chaque année par infarctus, accident vasculaire cérébral (AVC), cancer du poumon, ou maladies respiratoires chroniques. Plus la durée et l’intensité de l’exposition augmentent, plus le risque de développer des cancers est élevé, même s’il reste moindre que chez le fumeur actif. Pour certaines maladies, comme les accidents cardiovasculaires (infarctus du myocarde par exemple), les effets du tabagisme passif seraient proches du tabagisme actif, même lorsque l’exposition à la fumée des autres est faible.
Des effets sur le fœtus
  1. En cas de tabagisme actif de la femme enceinte :
    • Augmentation du risque de fausse couche, de grossesse extra-utérine et d’accouchement prématuré
    • Retard de développement du fœtus
    • Plus petit poids du bébé à la naissance (pour un âge gestationnel donné)
    • Mort fœtale in-utero (augmentation du risque de 47%)
    • Réduction des capacités scolaires et cognitives
    • Développement de malformations congénitales
  2. En cas de tabagisme passif subi par les femmes enceintes non fumeuses dont le conjoint fume a un effet mesurable sur l’enfant, bien que moins important.
 
Des effets sur le nourrisson : fumer en présence d’un nourrisson double le risque de mort subite.
Des effets du tabagisme passif sur le jeune enfant :
  • Irritation des yeux, du nez et de la gorge
  • Fréquence accrue des rhinopharyngites et des otites
  • Plus grand risque d’asthme et d’infections respiratoires (pneumonie et bronchite)
  • Faible mais significative diminution du développement du poumon
Des effets du tabagisme sur l’adulte
  • Accidents cardiaques : pour un non-fumeur, l’exposition à la fumée de cigarette augmente de 27 % le risque d’avoir une crise cardiaque.
  • Cancer du poumon : le risque de développer un cancer du poumon chez un non-fumeur est augmenté de 25 % si son conjoint fume.
  • Cancer des sinus de la face : le tabagisme passif fait plus que doubler ce risque.
  • Accidents vasculaires cérébraux : le tabagisme passif altère les parois des artères et double le risque d’accident vasculaire cérébral.

Une protection juridique :

Depuis le 1er février 2007, il est interdit de fumer :

Dans tous les lieux à usage collectif fermés et couverts accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail
Dans l’ensemble des moyens de transports collectifs
Dans l’enceinte des écoles, collèges et lycées publics et privés (y compris des endroits ouverts) et des établissements destinés à l’accueil, à la formation ou à l’hébergement des mineurs.
Depuis le 1er janvier 2008, il est interdit de fumer dans les lieux de convivialité (bars, tabacs, restaurants, discothèques et casinos).

Vamtam
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